Communiqué du Général Bruno Dary sur le film ” Wakanda forever”

Mesdames et Messieurs,

Certains d’entre nous se sont étonnés du fait que le Comité National
d’Entente ne réagisse pas à la dernière production de Marvel Studios,«Wakanda Forever ».


Pour rappel, cette scène fictive est tirée de la dernière production de
Marvel studios (propriété du groupe Disney !) qui raconte la vie du
royaume africain du Wakanda et de son protecteur, la Panthère noire, et
au cours de laquelle des combattants en tenue de combat française se
livrent à des scènes de pillage.

Or, notre ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a apporté une réponse,
forte et claire, dans un communiqué, dans lequel il « condamne fermement
cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces armées. Je
pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en
défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes».

Le ministre des Armées s’étant exprimé sans délai et de façon très
claire, une réaction du CNE aurait été à la fois tardive et décalée, ce
qui explique notre silence.
Toutefois, ce silence ne doit pas minimiser notre volonté constante de
défendre l’image de notre pays et de ses armées.


Fidèlement,

GAR (2s) Bruno Dary
Président du CNE

Communiqué du Général Bruno Dary sur le film « Pour la France ».

Avec la sortie du film « Pour la France », la Saint-Cyrienne tient à rappeler qu’au moment du drame, elle s’était pleinement associée à la douleur de la famille, puisque Jallal HAMI faisait déjà partie de la famille saint-cyrienne ; elle s’était aussi associée à la peine de l’Ecole de Saint-Cyr, puisque ce décès a constitué un véritable drame pour ceux qui l’avaient vécu de près.

C’est dans la nuit du 27 octobre 2012, que ce drame a eu lieu au sein de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr ; cet accident, survenu au cours d’une séance de ce qui est appelé à Saint-Cyr, la « transmission des traditions », a entrainé la mort d’un élève-officier, le sous-lieutenant Jalall HAMI. Cet élève-officier, d’origine algérienne et issu d’un milieu modeste, était diplômé de « Sciences Po – Paris » et avait fait ce choix, à la fois inhabituel et courageux, d’intégrer Saint-Cyr par la voie des officiers sur titre. Ce drame, d’une violence inouïe tant pour la famille que pour la communauté saint- cyrienne, a remis profondément en cause certains principes de la formation des élèves-officiers, ainsi que le fondement et le déroulement de ces activités.

Après le temps de l’incompréhension, de la colère et des remords, de voir ainsi une jeune vie prometteuse interrompue dans de telles circonstances, le temps de la justice et celui de la compréhension se sont écoulés ; ils se sont clôturés par un jugement, que certains, à l’époque, ont pu trouver trop clément, mais qui, avec le recul, était équilibré : certains bénéficièrent d’un acquittement, alors que d’autres furent sanctionnés de peines de prison avec sursis. Il est à noter que l’élève-officier responsable de cette activité, le « Père Système », avait tenu personnellement à plaider coupable…

Dix ans après ce drame, la mort du sous-lieutenant Jallal HAMI appartient désormais à l’histoire de l’École ; ainsi une plaque a été inaugurée à Saint-Cyr, en présence de sa famille et de ses camarades. Mais sa mort nous interroge encore et, avec ce film, le temps de la raison s’ouvre à nous.

Au sein de sa promotion, Jallal HAMI demeurera un exemple de persévérance par son parcours universitaire, puisque par son travail et sa volonté, il était diplômé de Sciences – Po Paris ; il restera un exemple de fraternité, par l’influence qu’il exerçât sur ces camarades dès les premiers jours de son arrivée à Saint-Cyr ; et il restera aussi un exemple de courage, par sa volonté acharnée de réussir aussi bien, et si possible mieux que ses camarades.

Mais si honorer la mémoire de Jallal HAMI est indispensable, elle n’est pas suffisante, car pour l’institution militaire, et surtout pour l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, ce décès demeure un échec et il est évident que des mesures strictes ont été prises depuis, pour éviter à tout prix qu’un tel événement dramatique ne se reproduise.

Cette affaire restera un drame, car celui qui est mort était un candidat de choix pour l’armée de Terre et pour Saint-Cyr ! Mais dix ans plus tard, il n’est pas erroné d’affirmer que cet Elève-Officier reste toujours un exemple ! Et il est heureux que le frère de Jallal, qui a conçu et réalisé ce film, « Pour la France », a su trouver les mots justes, un regard apaisé et un scénario équilibré pour que perdure la mémoire de son frère dans le cœur et l’esprit de tous les spectateurs, et plus particulièrement de ses frères d’armes !

GAR (2S) Bruno Dary
Président CNE