Un message pour Noël

Nous voici encore une fois à Noël.

L’an dernier je vous rappelais combien nos familles tiennent une part importante dans nos
existences. Nous y puisons la force et le réconfort pour faire face à nos devoirs et difficultés.
Cette année nous devons d’abord avoir une pensée pour ces familles qui vivront un premier Noël
sans ces pères, fils, frères, époux, compagnons morts pour la France en opérations ; morts pour nous.
Ces familles sont dans la peine pour Noël, fête de la joie.
Nous n’y changerons plus rien, mais notre compassion doit les accompagner.
L’UNP peut aussi faire quelque chose pour la famille parachutiste. Ce Noël serait vraiment une fête si
chaque section de l’UNP pouvait, ce jour-là, accueillir ou visiter un parachutiste malade ou isolé, ou
pourquoi pas un de nos paras en mission Sentinelle, et faire naître chez lui ainsi une petite flamme de
bonheur ou d’espoir, comme est né un enfant porteur de bonheur et d’espoir il y a environ 2000
ans. Ce dernier événement est quand même, on l’oublie trop souvent, l’origine de croire en la joie et
la paix entre les hommes. Par cette démarche nous serions dans la fraternité et la solidarité, et nous
donnerions ainsi à nos concitoyens l’exemple de notre capacité à abandonner, au moins pour un
temps, nos intérêts personnels pour retrouver l’unité et l’entraide au sein de notre vieux peuple
tellement bousculé et déboussolé ces derniers temps.
Alors, en avant ! Entrainons nos compatriotes sur la voie de l’entente, des retrouvailles, des espoirs
communs ! C’est pour nous, pour que nos héros du Champ d’Honneur ne soient pas morts pour rien,
pour notre jeunesse et pour la France!
Alors, « Joyeux Noël ! » à vous tous, à vos familles et vos proches, à tous nos paras déployés en
France et hors de France. Et que par Saint Michel vivent et rayonnent les paras !

Général (2S) Patrice CAILLE
Président de l’UNP

Lettre ouverte du CEMAT

Lettre ouverte au directeur de la publication de Charlie Hebdo.

 

Treize familles françaises sont en deuil depuis l’accident tragique
survenu en plein combat dans le Nord-Mali dans la soirée du lundi 25
novembre. Treize familles qui pleurent un fils, un frère, un mari, un
compagnon ou un père. Parmi ces Français touchés au cœur, treize
enfants, dont un à naître, pour qui leur père restera à jamais un
« illustre inconnu ». Ils vénéreront sans doute à l’âge de raison son sens
du devoir, mais souffriront toujours de n’avoir pas mieux connu cet
homme qui les serrait affectueusement dans ses bras une dernière fois
avant de partir au combat.
Pourtant, le temps du deuil de ces familles a été sali par des caricatures terriblement outrageantes
dont votre journal a assuré la diffusion. Si l’indignation m’a d’abord gagné, c’est surtout une peine
immense qui m’envahit en pensant au nouveau chagrin que vous infligez à ces familles déjà dans la
souffrance. Une peine doublée d’une incompréhension profonde. Qu’avons-nous donc fait, soldats de
l’armée de Terre, pour mériter un tel mépris ? Qu’ai-je manqué moi-même, chef d’état-major de
l’armée de Terre, dans l’explication du sens profond de notre engagement, pour qu’avec une telle
désinvolture soient raillés ceux qui ont donné leur vie afin que soient justement défendues nos libertés
fondamentales ?
Les soldats de l’armée de Terre sont au service de tous les Français, de tous ceux qui croient au
souverain bien qu’est notre liberté. Ils chérissent profondément la paix qu’ils souhaitent à leurs
compatriotes. Ils la chérissent tant qu’ils ont choisi de tout risquer pour la défendre, jusqu’au sacrifice
de leur propre vie. Nous leur devons le respect. Nous devons la compassion à leurs familles.
Lundi prochain, 2 décembre, nous leur rendrons un dernier hommage et leur dirons adieu, dans la cour
des Invalides, réceptacle de tant de souffrances supportées pour que vivent notre âme française et
notre liberté. Je vous invite, avec sincérité et humilité, à vous joindre à nous ce jour-là, pour leur
témoigner vous aussi, qui avez souffert dans votre chair de l’idéologie et de la terreur, la
reconnaissance qu’ils méritent.

 

Général d’armée Thierry Burkhard
Chef d’Etat-major de l’armée de Terre